Un rôle insoupçonné du Médecin cantonal vaudois

Cristina Ferreira et Ludovic Maugué, «Cher et Honoré confrère, j’aimerais porter à votre connaissance… Régler “à la vaudoise” les désordres psychiatriques signalés au Médecin cantonal (années 1960-1990)», Revue historique vaudoise, tome 127, p. 149-166, 2019.

Au maintien de l’ordre public et à la surveillance des conduites qui le font vaciller contribuent bien d’autres instances que la police et la justice dont le rôle est pourtant souvent méconnu. C’est le cas du Médecin cantonal vaudois auprès de qui, entre les années 1960-1990, sont signalés des désordres sociaux et psychiatriques multiples. Destinataire de lettres de médecins inquiets au sujet d’individus qui se cloîtrent chez eux pour se laisser mourir, de femmes dont les corps frappent par leur amaigrissement, de couples qui s’entre-déchirent ainsi que de psychotiques décompensés qui agressent les passants ordinaires, le Médecin cantonal reçoit en parallèle les rapports de la gendarmerie faisant état de fugues de l’hôpital et de patients déboussolés retrouvés dans les trains. Systématiquement ou presque, dès lors que s’impose un internement forcé, la procédure est soumise à l’appréciation du Médecin cantonal dont l’une des attributions est la médecine légale.