Hôpital ou prison ?

Où placer les «délinquants mentalement anormaux» ?

En cas de besoin de traitements ou de menace sécuritaire, le Code pénal suisse de 1942 prévoit la possibilité de mesures d’internement dans un hôpital ou un hospice. Une inquiétude anime toutefois les psychiatres qui font des expertises : distinguer clairement les hôpitaux (lieux de soins) et les établissements pénitentiaires (lieux de détention).

Cette préoccupation est régulièrement exprimée dans les revues médico-légales, les congrès et dans la correspondance avec des acteurs du champ pénitentiaire.

La correspondance entre les institutions est abondante dans les archives. Ces quelques lignes sommaires révèlent une gestion banalisée et bureaucratisée de situations délicates. Ballotés entre l’hôpital psychiatrique et la prison, certains expertisés font des va-et-vient fréquents. Parmi les raisons de ces transferts, les «réactions carcérales» sous la forme de crises de décompensation, d’un état dépressif grave ou des idées suicidaires.

Demande d’admission d’un interné par le médecin des Prés-Neufs (EPO) à l’Hôpital de Cery, Archives cantonales vaudoises.